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à côté de la plaque !
y-a t-il un rôle attendu de l’artiste-intervenant-e ?

alicia arco - rapport de stage de CFPI 2024/2025 - tutoré par Cynthia Monthier





INTRODUCTION

Ca fait depuis 2021 que je suis à la Fédération des Récupérathèques en tant qu'accompagnatrice des Récupérathèques : depuis décembre j'ai fais une pause. On travaille majoritairement en ligne pour préparer des workshops, des résidences, des week-end de co-formation (2fois par an), mise au vert (1fois par an), des évènements (rencontres annuelles, revisites de lieu dans la ville) et maintenant des conférences en ligne. En décembre pendant un week-end de co-formation en belgique j'anime un petit atelier de 1h. Avec moi j'ai une fine banderole de 20cm qui se déploie sur 3mètres où était inscrit une grande question : "quelles sont les conditions de travail pour concevoir des outils et aurait-il une convention à écrire ?". J'avais aussi trois papier sur lesquels étaient écrit une question sur chacunes qui était à traiter en petit groupes :

Installé en petits groupes on à tourné une fois sur 30 minutes. Nous n'avons pas eu le temps de débriefer entièrement cet atelier mais nous avons parler de la valise v.2 ; des formats des outils ; de valoriser ce qui ne se comptabilise pas et d'avoir une ligne budgétaire dedié aux outils mais tout ça reste très flou. Peut etre que je suis paranoïaque mais j'ai senti que c'était un point qui n'allait pas de soi. Par quel côté prendre les problématiques structurelles : local, national, fraco-belge ? faut-il penser par projet ? Les outils sont crées de façon bénévoles par les étudiant·es et les accompagnateur·ices lorsque nous faisons des workshops. Encore faut il être sur un workshop ou suivre l'avancée de toustes ou être un·e etudiant·es dévoué·e à la cause de sa récupérathèque. Même en étant membre depuis 2021 je me demande si le coeur de la fdr sont les outils. Parce qu'ils permettre d'assoir le pourquoi nous faisons des workshop mais en même temps ce qui est le plus interessant ce sont les étudiant·es. Sauf que les étudiant·es se trouvent dans des institutions qui parfois ne font pas preuve de collaboration. J'ai une approche structurelle de la Fédération des Récupérathèques qui se trouve au milieu de cette forêt d'institutionnelle de l'enseignement public ou privé mais je me sens seule. Qu'on le veuille ou non, nous sommes aussi une institution. Les avis diverges au sein de la fédération : certain·es ne veulent pas que monter des Récupérathèques que pour des communautés de créateur·ices mais pour les jeunes au sens large (parce que nous sommes en cours d'obtention de l'agrément jeunesse côté belge). C'est la que je commence à perdre de vue le projet... C'est pas non plus impossible, ce voudrait dire que les Récupérathèques seraient adressées à des jeunes qui on besoin de faire et de construire.
L'investisement à la FDR est quelque chose de très chronométré, si je ne peux pas être présente pour plonger ma tête dedans ou être disponible sur des temps de réunions ça me demande un travail conséquent de me remettre dans la boucle. Penser sous le prisme de l'argent me biaise, m'enferme, me précarise encore plus : mais ce qui paye c'est de faire des workshops, worshop que tu dois préparer 1mois en amont avec des outils presque jamais epulchés collectivement. Je me demande vraiment qu'est-ce que c'est d'envisager la création dans une dimension décroissante ? C'est peu etre simplement de créer des espaces de négociations avec ce qu'il y a déjà là et avec ça est-ce qu'on peut-on déplacer des mondes culturels ?

je me demande où est-ce que je m'inscris dans le champ de l'intervention. Lorsque je suis dans un contexte, je m'interesse à l'accessibilité, aux canaux de communication et modes de correspondance. Ce qui m'interesse c'est travailler sur la liberté d'avoir le droit d'accès à tout, facilement sans élitisme ou sans clés. C'est peut-être parce qu'en réalité c'est moi personnellement qui souhaite en avoir accès, c'est peut etre pas le cas de tous·tes. En tout cas connaitre la structure de quelque chose c'est une façon de pouvoir déjouer l'installation d'un pouvoir. C'est comme une maison, je veux connaitre toutes les pieces, pouvoir explorer, quelque fois refaire la peinture par exemple. Mais si il y a une pièce interdite, je vais trouver un moyen de faire soter le vérrou. Enfait quand je fais des interventions ce qui m'interesse c'est des trouver les clés collectivement sur des sujets qui sont commun aux publics dans leur quotidien.



LA COMPAGNIE DES LUNDIS

La Compagnie des Lundis c'est une petite équipe d'étudiant·es de la Haute école des Arts du Rhin (HEAR) qui travaille transversalement avec la Formation Continue, l'administration et des enseignant·es à construire un programme de rencontre professionnel sur la question de l'après école. Ce programme va dans la continuité d'un dispositif plus large d’accompagnement à la professionnalisation. Le Compagnie est né en 2018 sous l'impulsion de Gabrielle D'Alessandro, co-fondatrice de du collectif "La Vie Gagnée" qui à l'époque était étudiante en atelier Livre et dont les questions de travail traite de l'économie de l'art. S'est suivit après sa génération des groupes d'étudiant·es qui se retrouvais informellement sur le long de l'année pour inviter des travailleur·euses du champ de l'art ou des allié·es et échanger sur la question du travail artistique et des conditions de la création interrogeant ainsi leur économies et de leur fonctionnement structurel. Pour toutes ces génération l'après école s'explore par l'invitation d'acteur·ices du monde de l'art avec qui iel porte une curiosité. Au fur et à mesure des rencontres iels créer des constellations. Les membres de la compagnie font partie de cette même constellation, à l'intérieur iels jouent les personnes qui accueillent, les paires, les artistes, les futurs invité·es de la programmation et les étudiant·es. Pour reprendre Jérémie Vanderbunder, sur le fait qu'être étudiant·e en école d'art est "endosser soi-même le rôle de l'artiste", la compagnie est un espace où l'on "Joue le rôle de" où l'on s'affirmer en tant que constituant·es d'une école. (23)

Pendant mon année diplomante je faisais partie de l'équipe de la Compagnie en tant que chargée de communication. On avait distribué des rôles pour résoudre le fait que la "non structure formelle" rende laborieux la dynamique de groupe et fastidieux chaque invitations malgré le succès qu'elles avaient. J'éditais et je diffusais la communication visuelle en travaillant en binôme avec Zoé qui écrivait les textes des invité·es et qui diffusait le mail. Le reste des l'équipe souhaitait porter des invitation, lors des invitations toute l'équipe était présente pour préparer la salle. On assurait que le reste de l'école soit au courant de ce que nous étions entrain de mijoter dans la Compagnie et toutes les rencontres de l'année soient régulières sans abimé leur succès. Les fichiers de mise en page était pensées simplement et était volontairement dense : dans une logique d'économie, tout pouvait s'imprimer sur des imprimantes noir et blanc et pouvait être alimenté de toustes. Sur les affiche existait essentiellement du texte qui était catégorisé : prénom - nom de l'invité ; type de rencontre ; date ; heure ; lieu ; court texte de présentation de l'invité. A la fin de l'année avec Noémie nous éditons un mode d'emploi de la Compagnie pour qu'il soit accessible pour les prochaines promo.

Ca fait un an que je suis diplômé, j'entre au CFPI et je me retrouve à me réinvestir dedans. L'année passé à été un flop malgré la passation, j'ai l'intuition que ce n'a pas été présenté à la rentrée qui à suivit et que les étudiant·es qui étaient présent·es à la passation étaient pour la plupart dans leur Erasmus. Je fais un deal avec la Formation Continue : je dois réaliser des outils d'archive et de diffusion et coordonné l'équipe d'étudiant·es. Pour acter de ce deal, j'écris seule à partir de l'échange que nous avons eu à l'oral le positionnement et les missions pour le rôle de "référent·e" de la Cie des Lundis :

Lea référent·e Cie des Lundis réalise un travail de maintenance et de co-cordination, iel travaille de façon transversale avec la Formation Continue, les étudiant·es, le corps enseignant et l'administration. Ses missions régulières sont d'assurer, avec les propositions des étudiant·es, l'existance de 2 rencontres professionnelles ouverte au public et de 2 permanences par mois. Iel tend à pérenniser la Cie en fédérant une équipe d'étudiant·es autogéré d'année en année par la convivialité et l'entraide autour de questions professionnelles (invitation, accueil, rémunération, diffusion .mp3, ...).

Je dis à la fin de mon mail que j'aimerais faire exister ces informations de type "fiche de poste" dans l'ordinateur de la Cie une fois en avoir discutter, 1 mois plus tard malgré une relance rien n'est discutté. Je suis donc en roue libre. Après relecture de ce positionnement, j'aurais du faire ces réunions toutes les deux semaines en physique avec la Formation Continue même si il l'équipe d'étudiant·es n'était pas encore constituée. J'ai travillé autrement en faisant ces deux heures chez moi à travailler sur le projet mais la régularité c'est vraiment la clé d'un marathon bien tenu. Comme pour rédiger un mémoire et un rapport de stage par exemple.

La rencontre de Christophe Masuti portée par Telma, qui s'est suivit avec celle du Hackerspace Strasbourgeois "Hackstub" et de Ada laNerd pendant mon année diplômante avait fait changer des paradigmes sur notre image du web en interne. Des réflexions avaient été débloqué sur des sujets comme le stockage des données et nos outils de communication à la Cie des Lundis. Arrivée sur ces missions d'archive et de cordination cette année j'ai repris les chantiers entamé. Dès lors que j'ai voulu changer d'adresse email de la Compagnie et me mettre en retrait des services que l'école paye j'ai du : penser un nouveau stockage, des nouveaux outils partagés, une autre stratégie de communication pour être repérée. Un ordinateur de l'école sans système d'exploitation à été demandé avec difficulté surlequel avec l'aide d'Alsace Réseau Neutre (ARN) nous avons mis Linux Mint. Cet ancien poste d'ordinateur destiné à la benne est symbolique, il représente la possibilité d'outre passer l'obsolescence programmée et d'explorer des outils d'autonomie et d'émancipation. A l'interieur de cet ordinateur il y a des documents comptables (trésorerie, prévisionnel, bilans), les archives des rencontres téléchargeable .mp3, les fichiers source du mode d'emploi de la compagnie des lundis, archives des CR des réunions d'équipe, les présentations. Depuis septembre je me suis mise à apprendre comment coder pour réussir à stocker les contenus de la compagnie des lundis (on n'y est pas encore mais disons que ça commence) sur un site.

Y a deux rencontres qui sont programmé par la Formation Continue, je fais la com, la première c'était avec Antoine Defoort et Célestine Dahan y a du monde mais pas comme quand c'est les étudiant·es qui programment. La deuxième c'etait Dominique Sagot-Duvauroux et Nathalie Moureau sur l'économie de l'art, c'était rempli. Les invité·es ont des parcours universitaires et le workshop était un peu scolaire, dans l'après midi ça c'est étayé. La Formation Continue avait fait passer le mot à ses carnets d'adresse d'ancien·nes étudiant·es. Le carnet d'adresse est aussi une forme à exploiter avec le groupe de la Compagnie : se connaitre entre pairs et allié·es, savoir qui habite où et qui fait quoi, comment. Entre temps, je compile toutes les adresses emails de la HEAR parce que le service informatique ne pouvait (voulais?) pas me les filer pour des raisons de confidentialité. Je copie colle à la main 400 adresses emails juste parce que j'ai voulu m'émanciper des outils de l'école.

Depuis octobre avec Adélie et Elisa (étudiantes en 5ème année) on était sur une invitation du Massicot pour une table ronde et une formation avec les outils qu'iels proposent. Les échanges ont été incroyables mais ont été long : on passe beaucoup de temps à rédiger le positionnement de cette table ronde et à solliciter des organisations politiques de l'école et sur le campus pour participer. Le Poing Levé (syndicat révolutionnaire, branche de Révolution Permanente) et la CGT HEAR (syndicat majoritaire à la HEAR) participera à cette table ronde, l'Uléa (Union de Lutte des Etudiant·es en Art) n'ont pas souhaité nous rejoindre par principe de ne pas vouloir de rémunération de l'école. Iels suposait que la rémunération était un prétexte pour "acheté la paix" et soutenait que la politique ne s'engeigne pas à l'école. Leur position n'a pas empéché que ces trois organisations aient prévu un échange informel. En réalité, aucune rémunération n'a directement été versé aux organisations politiques du site de la HEAR mais elle été versé au Massicot (déplacement, préparation et animation de formation). L'Uléa avait été invité aux réunions de préparation mais d'entrée iels ont montré un refus catégorique. Nous avons appris précisément leur position à la lecture d'un poste Instagram. Ce temps de préparation aurait été l'occasion de faire part de leur revendication pour qu'on puisse les considérer collectivement. Nous aurions aussi pu discutter de l'existance ou non d'une rémunération. A l'école, les gossips partent vite, parfois ils peuvent completement dijoncté l'audiance d'un cours ou impacter la présence à l'école.

Dans sa thèse, Jérémie Vanderbunder enquête dans différentes écoles d'art et design public en faisant des interviews auprès de ces acteur·ices pour comprendre ce qu'est le rôle d'un·e enseignant·e en école d'art. Il arrive à dire que "les relations humaines, qui ne se basent pas sur la hierarchie ou l'institution scolaire" sont les plus prisé par les étudiant-es. (p.215). C'est "l'expérience, l'ouverture d'esprit, les connaissances, mais sourtout la volonté d'en faire profiter ses élèves", qui créer la légitimité d'un·e enseignant·e. L'étude d'un tel rôle est assez surprennant parce qu'elle rend compte que ce rôle est basé sur la non existance d'une structuration chez l'enseignant·e en école d'art. Iel entre dans l'institution par forcément pour son affité à la transmission mais du fait du "vécu". Jérémie parle d'un "statut complexe" mais je dirait plutôt que c'est un statut qui à été construit informellement, sur le tas et qui prend des formes hors cadre. Si la Cie n'est pas inclue culturellement dans la vie étudiante comme un espace par et pour les étudiant·es, alors aucune programmation ne peut exiter. A ce moment je me pose la question de la légitimité de ma semi fonction.

Vers fin novembre je lance deux réunions de lancement de la Cie vers novembre. Le premier à fait un flop, seulement les ancien·nes fidèles de la compagnie maintenant en année diplômante sont venu·es à la réunion. Iel me propose d'en faire une autre et de revoir ma communication trop brute de décoffrage. C'était volontaire que ma communication graphique soit brute de décoffrage, j'avais envie qu'il y ait un groupe d'étudiant·e en Communication Graphique qui soit révolé pour qu'iel s'en saisissent. Ca n'a pas fonctionné, le groupe à finalement majoritairement été composé de personnes asigné·e femme et queer du groupe Art. Lors de la deuxième réunion je branche plusieurs étudiant·es pour faire du bouche à oreille, ça marche bien toute la promotion du groupe Hors Format à prévu de venir. Depuis le début de l'année il y a un problème de salle, la Formation Continue à dit oui pour que les ateliers publics se passent dans l'ancienne bibliothèque du coup c'est non négociable de faire les réunions de la cie ni d'accueillir du public dans cette salle. Je reserve une salle au dessus pour la réunion, c'est un lieu difficile d'accès et à l'école on peut vite se décourager d'aller à un endroit. Avoir un lieu "antenne" permet de mémoriser dans l'espace où est ce que les choses se passe. Jusqu'à présent c'était la salle 18 mais vu que le CFPI se passe dans l'ancienne bibliothèque c'est plus judicieux de vraiment habiter ce lieu. J'arrive dans cette salle au dessus de la bibliothèque que j'avais réservé : qwack, comme d'hab il y a quelqu'un. Un·e enseignant·e qui fait ses rdv mémoire toute la journée et qui refuse de bouger, je lui propose d'échanger avec la mezzanine de la bibliothèque 1h avant pour que je puisse installer mon bordel d'ordinateur. Iel refuse catégoriquement. Pas possible de travailler dans des conditions pareil : comment les étudiant·es peuvent identifier et explorer la Cie si je ne suis pas prise au sérieux à cause de la fonction "non officielle" que j'occupe dans l'institution ? Je viens m'installer 30min avant, c'est trop juste... Les Hors Format débarquent à 30, je m'attendais à une 15aine de personne. Je n'ai pas eu le temps d'installer des chaises, on s'installe avec 10min de retard et les enseignant·es HF de me disent qu'iels ont un timing sérré. La Formation Continue n'est toujours pas arrivé, on devait présenter ensemble pour être "identifié·es". J'ai un sentiment de découragement mais faut bien que je présente donc, je fait dans cette ordre de présention : la compagnie c'est quoi, c'est où, c'est qui, l'ordi, les outils (site, documents partagés), le mode d'emploi, je présente les prochaines rencontre et je fini par leur demandé si des personnes on des envies d'invitation (je fais passer une feuille au milieu de ma présentation et on l'a lis ensemble à la fin) et s'il y en a qui souhaite rejoindre la team. Les fidèles de 5ème année sont motivé·es et il y a deux-trois personnes de 3ème année qui manifestent timidement leur envie. D'autres aime le projet mais iels sont déjà investi·es ailleurs. Je collecte des contacts pour commencer une équipe.

L'équipe se lance en janvier, on commence vraiment à se rencontrer en février. Libreto est un outil libre développé par ARN qui compile et permet d'organiser des "Etherpad", éditeurs de texte libre en ligne fonctionnant en mode collaboratif et en temps réel. Le libreto de la Cie des Lundis regroupe les éléments essentiels à la construction d'une programmation autogérée et fonctionnant sur la base d'une gouvernance partagée. Il contient, dans cet ordre :



RADIO 360



SAJ LE MOULIN





DEJOUER LE ROLE ATTENDU DE L'ART